DERNIÈRE DÉCOUVERTE.

C'est au printemps 2007, trois ans après avoir débuté mes recherches, que je découvre cette énorme pierre, un jour de pluie, je n'avais pas pu voir les autres faces, pas de circumambulation. 

De retour à Douai, ma ville natale, cette pierre me titillait, j'étais sûr qu'il s'agissait d'une pièce essentielle pour « mon puzzle », mais je n'avais plus les moyens de repartir en Haute-Provence.

Après force relances je suis parvenu à convaincre le propriétaire du domaine (10 hectares) de prendre plusieurs photos qu'il m'a retournées via internet, en octobre 2012, quatre ans plus tard quand même, alors que j'envisageais de laisser tomber. J'en suis tombé de l'armoire, elle n'était donc pas plate comme dans mon souvenir.

Au dessus de cette pierre il y en avait d'autres, sur la crête de Serrières, auxquelles j'aurais dû porter beaucoup plus d'attention.
C'est seulement ce 18 juin 2020, après les commentaires de deux professeurs émérites qui avaient consulté ce blog, que j'en ai compris toute l'importance.
Roberto BENEDUCE (anthropologue italien, né en 1957, considéré comme l'un des principaux représentants de l'ethnopsychiatrie) m'écrivait en effet : « Merci beaucoup pour toutes ces réflexions généreuses, ainsi que les photos. Je considère ce message comme un don précieux, compte tenu que, en utilisant mes recherches de terrain en Afrique de l'Ouest, je suis en train d'écrire mon ethnographie tout en m'interrogeant, entre autres, sur certains rochers, dont la forme a retenu mon attention, mieux : m'a hypnotisé (voire, médusé) depuis longtemps. J'espère d'y parvenir et j'interprète ce message comme un signe lancé pour me soutenir dans un travail d'écriture commencé ça fait... 20 ans ! »

André STANGUENNEC est un philosophe français né en 1941. À partir de sa thèse (« HEGEL critique de KANT »), ses travaux portent sur HEGEL, l'idéalisme et le romantisme allemands ainsi que l'herméneutique contemporaine envisagée particulièrement sous l'angle du symbolisme de la culture (Stéphane MALLARMÉ, Ernst CASSIRER, Hans-Georg GADAMER) ainsi que sur la constitution de la pensée métaphysique et dialectique à laquelle il consacre ses recherches actuelles complémentairement à ses travaux d'histoire de la philosophie et de philosophie de l'art (poésie et peinture).Le 18 juin 2020 lui aussi m'écrivait :

Dans son œuvre  C.G. JUNG a montré que la structure de quaternité (4) -  est une constante de l’inconscient collectif à partir de l’orientation du corps humain (haut-bas-droite -gauche), et dont les théoriciens de la culture comme Ernest CASSIRER font une forme symbolique fondamentale. Il écrit:  « là où la pensée distingue, au titre de points cardinaux du monde, le nord, le sud, l’est et l’ouest, cette distinction spéciale sert d’ordinaire de modèle pour organiser par ailleurs le contenu et les phénomènes du monde.  Le nombre quatre devient alors le vrai nombre sacré, car il exprime précisément  cette cohérence qui unit chaque être particulier à la forme fondamentale de l’univers. Ce qui présente une articulation quadripartite, que celle-ci s’impose à l’observateur des sens comme une réalité immédiatement certaine ou qu’elle soit conditionnée de manière purement idéelle par un certain mode d’« aperception » mythique…».

Mes propres recherches et travaux me semblent avoir  confirmé que cette structure 4 se retrouve dans celle des divisions et les 4 œuvres de l’alchimie, de même que dans la structure possible des 22 Arcanes Majeurs du Tarot des Imagiers du Moyen Âge. 2. Perfection divine (Feu solaire-rouge) 1. Réflexion humaine (5. Centre:Omphalos)  3. Création de la Nature air-jaune d’Hermès/ noir 4. Évolution de la Nature( blanc,vif-argent)

La réflexion humaine (1) se corrèle à l’infinie perfection(2) posée comme créatrice de la Nature (3), d’une Nature qui se révèle en évolution (4) et produit, au terme de son évolution , l’homme et sa réflexion (1). Le cercle est fermé : l’homme se pense et se réfléchit (1) comme achevant l’évolution de la nature (4): il est à la fois 1 et 4. Le centre énergétique du monde (5) est chez les Grecs, l’omphalos représentant fondamentalement une seule et même énergie mouvant la roue cosmique et traversant les quatre éléments et les quatre côtés du monde ; elle est fournie par un « moyeu » dont le caractère paradoxal est qu’il est à la fois tournant et fixe, centre autour duquel gravitent tous les phénomènes (phainomena) de la structure 4. Il s’agit de  tous les contenus  qui  « apparaissent », aussi bien à nos sens qu’à notre pensée les visant comme Idées et les représentant par l’imagination symbolique, les ordonnant autour de nous. L’omphalos , centre ou nombril du monde (point 5.) est à la fois point central fixe et solide, ce qui explique qu’on le représente par une Pierre sacrée  dans nombre de sites et temples rituels de l’Antiquité,  et il est aussi bien l’énergie qui meut le cercle du monde (l’éther, cinquième essence)  : « le cercle dessiné pour figurer la roue, Rota ou Taro, n’était pas indispensable. Il se justifie cependant comme symbole du fleuve océanique circulaire qui charrie les formes, serpent python des Pythonisses, orbe de la lumière astrale où les devins puisent leur illumination ».

Dans les sites sacrés comme celui de votre photo, les quatre éléments entourent la Pierre omphalique (terre, eau, ciel (solaire) et air vif ( altitude du site). 

On peut donc voir dans ce lieu que vous interrogez et photographiez une projection de la structure 4 (et 5) du cosmos.  Si Mithra est représenté naissant de la Pierre (énergie centrale), c’est un dieu solaire porteur de flamme (lumière de la connaissance) et de force combative( le poignard), par lesquels il soumet la nature violente et sa fécondité évolutive ( il sacrifie le Taureau). Médiateur entre le Haut solaire (2) et le Bas violent mais fécond de la Nature (4) (le Taureau, mais aussi bien les monstres marins), le dieu humanisé, héros divin, Mithra,  est analogue au dieu Hermès ,modèle de la sagesse humaine, conciliatrice des contraires. Fils du Soleil, Mithra reçoit son nom de son Père, Mithra-Soleil Premier,  à la fois fécondant (faisant pousser les plantes par sa lumière) et punitif (réduisant en cendres) : ambiguïté de la flamme et du poignard mithraïques.  Rouge, noir, blanc, jaune (orangé) quatre œuvres qui font la roue en alchimie. 

« Dans les sites sacrés comme celui de votre photo... », la clef qui me manquait effectivement.

Pour Michel BENOÎT (moine bénédictin), « dès sa différenciation avec le singe l'homme est religieux », de même pour Yves COPPENS, « l'homme est né religieux, la magie, la religion et la conscience de la mort sont apparues il y a 100 000 ans ».

Très contestable selon moi, j'avais toujours pensé que le religieux était apparu plus tardivement, égaré probablement par la définition du sacré qui prête parfois à confusion : qui appartient à un domaine interdit et inviolable (par opposition à profane) et fait l'objet d'une vénération religieuse selon le Larousse - qui appartient au domaine séparé, intangible et inviolable du religieux et qui doit inspirer crainte et respect (par opposition à profane) - le sacré a toujours une origine naissant d'une tradition ethnique et qui peut être mythologique, religieuse ou idéologique (c'est-à-dire non religieuse). Il désigne ce qui est inaccessible, indisponible, mis hors du monde normal, et peut être objet de dévotion et de peur etc. Imprégnés de religiosité les auteurs ne sont pas tous impartiaux.

Regrettable négligence de ma part, j'aurais dû développer, pour beaucoup de scientifiques le sacré précède le religieux, le sacré est altruiste, tandis que religion et capitalisme sont intrinsèquement liés, synonymes pourrait-on dire, constat et pas critique, le matérialisme a été utile à l'homme, sauf dans la démesure.

Ces deux professeurs m'avaient donc permis un formidable bond en avant, j'allais enfin pouvoir conclure, après seize années de recherches dans bien des domaines et par bien des chemins, pratiquement toutes les sciences humaines et croyances, toutes sont construction de l'esprit humain.

Dans la mythologie grecque, vers le milieu du VIIème siècle avant JC les fils d’Erginos, Trophonios et Agamédès, connus déjà pour d’autres œuvres, construisirent le premier temple d’Apollon en « pierre à bâtir » (moellons). L’oracle acquit alors une grande célébrité, non seulement dans le monde grec mais dans tout le monde connu d’alors. Des individus et des cités de toute la Grèce, de même que des monarques barbares, envoyaient consulter l’oracle et offraient de riches présentsL'omphalos était considéré comme le nombril du monde

Stonehenge
Dans le Larousse en dix volumes des années soixante, principale source de mes recherches, omphalos résolutif désigne ce fossile, c'est introuvable sur les moteurs de recherches. Il est repris comme symbole pour la journée internationale des fossiles, lancée en mai 2016 par l'association paléontologique internationale, sur le modèle du « National Fossil Day » aux États-Unis. C'est aussi le bonnet phrygien. Avec cet édifice les grecs venaient donc de changer ce fameux « chemin de Yak » où depuis la nuit des temps les chercheurs de vérité venaient faire périple selon Roger GUASCO, philosophe et scientifique, que j'évoque à la suite.

PLATON (428/427 et 348/347 avant notre ère), considéré comme l'un des premiers philosophes occidentaux, était aussi un fin politique, il considérait la politique comme étant un honneur, le plus grand devoir d'un bon citoyen et le couronnement de la vie philosophique. S'il connaissait ce chemin de Yak il ne pouvait pas faire de l'ombre à Athènes, cœur de la Grèce antique, « nombril du monde ».
Cette photo a été prise au téléobjectif, à ma demande, après avoir reçu les premières en octobre 2012. Même en s'approchant par la crête de Serrières on voit la pierre de dos. En randonnée à la montagne de Pale beaucoup la prenaient comme point de repère, elle donnait l'impression de les suivre. En 2012, un berger dont la famille est présente depuis des générations avait dit au propriétaire du domaine que le nom « Grosse Pierre » venait du « phallus ». Le ciel que les gaulois craignaient qu'il leur tombe sur la tête ?

Nonobstant, la pierre près du mas présente le même caractère, d'autant qu'elle est plantée là au milieu de nulle part, elle ne peut pas être tombée de la crête. 

Pierre écrite à Saint-Geniez-de-Drômon, Route du Temps, Claudius Postumus DARDANUS (préfet du prétoire des Gaules en 401, converti au christianisme)  était-il à la recherche de ce lieu, s'est-il égaré, la ressemblance est surprenante, on retrouve aussi la « porte » qui dans un cas comme l'autre ne s'ouvre pas. Cédrat, c'est ici qu'on s'arrête aurait-il dit, nous ne céderons pas répondirent les habitants, toujours dans la mémoire populaire, sans doute pour expliquer l'origine de Séderon, mais le village est récent, c'était l'octroi, passage obligé entre Dauphiné et Provence, XIe siècle.

Ancien et nouveau blason      Sardaigne
C'est tardivement que je m'étais intéressé à l'héraldique, fin 2013 où je découvre ce blason du village de Séderon, trois voiles, bien étrange pour un lieu aussi éloigné de la mer et même de toute voie navigable, que j'ai donc récemment rapproché de l'Arbre de Vie.

Pour passer d’un monde à l’autre, d’un niveau de conscience à l’autre, il faut en passer par les trois voiles de l' arbre de vie traditionnellement divisé en quatre sections ; 1) initiation, franchir ce voile c'est prendre conscience du monde non-matériel, commencer à maîtriser le domaine émotionnel. 2) le Paroketh, pour atteindre la petite illumination, la naissance de Tiphereth, et prendre conscience de sa nature profonde. 3) Le voile de la conscience elle-même, l’initié atteint sa nature divine. 4) Le voile de l’existence, qui sépare l’arbre de vie lui-même du non-créé primordial, l’Ain Soph Aur,  l’initié qui le franchit atteint Dieu mais perd son existence.

Arbre de Vie et colonnes de Daniel BUREN
J'avais donc aussi l'explication, pourquoi avoir fait disparaître ce blason, pourquoi en héraldique il n'y a généralement que trois symboles identiques, depuis toujours la chrétienté combat farouchement l'hermétisme, le stade ultime ne peut être qu'au paradis. Même la Corse a fait disparaître la quatrième tête, elle ne subsiste qu'en Sardaigne, lié vraisemblablement à sa mythologie, à une histoire très ancienne et magique, dotée par les grecs de six noms différents, théorie du journaliste sarde Sergio FRAU qui veut qu'elle soit l'Atlantide évoquée par PLATON.

Pour Mircea ELIADE ( historien des religions, mythologue, philosophe 1907-1986) la religion ne doit pas être interprétée seulement comme « une croyance en divinités », mais comme « l'expérience du sacré ». Le sacré est présenté en relation avec le profane. La relation entre le sacré et le profane n'est pas d'opposition, mais de complémentarité, car le profane est vue comme une hiérophanie (qui signifie que quelque chose de sacré se montre à nous, se manifeste). « On pourrait dire que l'histoire des religions, des plus primitives aux plus élaborées, est constituée par une accumulation de  hiérophanies. L'occidental moderne éprouve un certain malaise devant certaines formes de manifestations du sacré : il lui est difficile d'accepter que, pour certains êtres humains, le sacré puisse se manifester dans des pierres ou dans des arbres. Or, il ne s'agit pas d'une vénération de la pierre ou de l'arbre en eux-mêmes. Les arbres sacrés ne sont pas adorés en tant que tels ; ils ne le sont justement que parce qu'ils sont des hiérophanies, parce qu'ils “montrent” quelque chose qui n'est ni pierre ni arbre, mais le sacré, le ganz anderes ».

Hiérophanie
François MITTERRAND, auquel je consacre deux chapitres (V et VII), croyait aux forces telluriques, aux forces de l'esprit, il n'était pas le dernier monarque absolu, il ne préparait pas l’avènement du messie comme certains ont pu le penser, dont Jacques ATTALI, et ce n'est pas parce que comme tout un chacun il s'interrogeait sur l'au-delà qu'il était devenu mystique.

« Je commençais à comprendre que le but du développement psychique est le Soi. Il n’y a pas d’évolution linéaire vers celui-ci, mais seulement une approche circulaire, circumambulatoire. Un développement univoque existe tout au plus au début ; après, tout n’est qu’indication vers le centre. Savoir cela me donna de la solidité, et progressivement, la paix intérieure se rétablit. » Carl Gustav JUNG (1875-1961).

François MITTERRAND n'avait pas été en loge mais élevé dans le couvent des grands jésuites, il n'avait pas plus de considération pour les francs-maçons que Napoléon, et si ses grands travaux comportent de nombreux symboles maçonniques c'est juste qu'eux-mêmes les ont empruntés à l'Égypte.

Au début de son septennat, les sermons (notamment en l'église de la Madeleine) étaient de véritables pamphlets contre les socialo-communistes. Avec ses Grands Travaux, qui ne figuraient pas dans les 101 propositions, il ne faisait qu'actualiser, remettre au goût du jour les grandes œuvres de l'Égypte antique, pour asseoir son pouvoir certes, mais surtout pour contrebalancer le « pouvoir politique » de l'Église, depuis plus de quinze siècles, lorsque la chrétienté était devenu religion d'état à Rome. Il n'avait pas comme « Charles le catholique » pu s'attirer les bonnes grâces de l'Église.

Il connaissait ces vestiges (la mythologie égyptienne avait aussi une origine), en Haute-Provence, à proximité du plateau d'Albion (missiles) et la vallée est aussi une faille tellurique, de tous temps ces lieux "diaboliques" ont été récupérés par l'Eglise, les églises, sauf là, par hasard ! Mais il savait aussi qu'en le révélant il pouvait faire tomber le Vatican, et plus encore, il n'ignorait rien des redoutables conséquences, géopolitiques et géostratégiques. Qualifié de droite, mais viscéralement de gauche, il espérait que ses grands travaux permettraient au plus grand nombre de devenir comme lui, « initiés », quelque part il était aussi antidogmatique, antireligieux en tout cas. 


Si avènement ce serait donc plutôt de l'antéchrist, figure de l'eschatologie chrétienne, attente de la fin des temps présente dans toutes les religions monothéistes

En réalité, il croyait que la civilisation finirait par repartir sur un autre chemin, qu'il l'avait préparé, qu'il resterait dans l'histoire comme le dernier Sphinx, celui qui avait tout compris, bien plus que n'importe quel érudit, et n'aurait pas fini sa vie comme Friedrich HÖLDERLIN (1770-1843) reçu par les surréalistes à travers le mythe « romantique » du « poète fou ».

Pour Camille TAROT (sociologue français né en 1943, spécialiste de sociologie des religions),  les éléments du sacré sont généralement considérés comme intouchables : leur manipulation, même en pensée, doit obéir à certains rituels bien définis. Ne pas respecter ces règles, voire agir à leur encontre, est généralement considéré comme un péché ou crime réel ou symbolique : c'est ce qu'on nomme un sacrilège. Le pire des sacrilèges est la profanation, qui est définie comme l'introduction d'éléments profanes dans une enceinte sacrée (réelle ou symbolique).

François MITTERRAND était donc juste respectueux du sacré, y compris des endroits privilégiés, qualitativement différents des autres : le paysage natal, le site des premières amours, ou une rue ou un coin de la première ville étrangère visitée dans la jeunesse. « Tous ces lieux gardent, même pour l'homme le plus franchement non-religieux, une qualité exceptionnelle, « unique » : ce sont les « lieux saints » de son univers privé, comme si cet être non-religieux avait eu la révélation d'une autre réalité que celle à laquelle il participe par son existence quotidienne. Objets d’attachements initiaux que l’esprit humain place très haut sur une échelle imaginaire verticale » Mircea ELIADE. 

François MITTERRAND le dernier des capétiens, les anciens Celtes vénéraient les arbres, principalement les pommiers et les chênes, croyances qui ont longtemps résisté à l’action du christianisme. Le concile d’Arles en 452, puis le concile d’Auxerre, Grégoire le Grand au VIe siècle, au VIIe saint Éloi de Noyon, recommandent de détruire les arbres que l’on nomme sacrés, de poursuivre et de chasser leurs adorateurs. À plusieurs reprises les capitulaires de Charlemagne font mention de ce culte et édictent des peines contre ceux qui s’y livrent. 

« Pomme de la discorde » qui explique sans doute qu'on ait remplacé la pomme sauvage par celle d'Adam.

Pour Émile DURKHEIM (sociologue français 1858-1957, considéré comme l'un des fondateurs de la sociologie moderne), les représentations religieuses  sont fait des représentations collectives : l'essence du religieux ne peut être que le sacrétout autre phénomène ne caractérise pas toutes les religions. Le sacré, être collectif et impersonnel, représente ainsi la société elle-même. « Les choses sacrées sont celles que les interdits protègent et isolent, et les choses profanes  étant celles auxquelles ces interdits s'appliquent et qui doivent rester à l'écart des premières. La relation (ou l'opposition, l'ambivalence) entre Sacré et Profane est l'essence du fait religieux. »

Numineux
et coucher de soleil derrière
la montagne de Bergiès
Pour JUNG, le numineux est ce qui saisit l'individu, ce qui, venant d'ailleurs, lui donne le sentiment d'être », traduisant, par conséquent, une expérience affective d'être, et pour Roger CAILLOIS (écrivain, sociologue et critique littéraire français 1913-1978),  il n'existe que deux attitudes face au sacré : le respect de l'interdit ou sa transgression. Si l'Homme fait l'expérience du sacré, c'est qu'il veut précisément échapper à sa condition d'être fini et mortel ; pour ce faire, il y a a priori trois solutions : le tabou (totémisme), la magie (animisme) et la religion, surtout les religions dites naturistes. 

François MITTERRAND avait probablement atteint ce stade ultime, l’Ain Soph Aur,  " l’initié qui le franchit atteint Dieu mais perd son existence ", ne déclarait-il pas que ses Grands Travaux l'avaient aussi construit. "Déconstruire c'est aussi construire" Judith BUTLER, philosophe américaine née en 1956. Il était hanté par le mystère de l'au-delà qu'il n'avait pas trouvé dans les livres, mais certainement pas par la mort, peut-être même pensait-il qu'il allait enfin savoir.

Très longtemps je m'étais demandé pourquoi ces vestiges étaient restés en l'état. On ne touche pas à un tableau, a fortiori lorsqu'il est de la main de dieu(x), on en refait un autre... mon analyse or, exécration  qui aurait permis de désacraliser, mais comment faire quand il s'agit de la montagne des dieux, que la cité des dieux (Aéria selon STRABON) s'étend bien au delà de cette vallée. 

Si personne à ce jour n'a osé y toucher, c'est aussi nécessairement que ces vestiges ont été constamment protégés, et la meilleure cachette n'est-elle pas de les laisser à la vue de tout un chacun.
Roulelles, nom sans équivalence dans le monde, probablement l'origine des rubans des danses provençales, le symbole de ceux qui refusent une vision binaire, comptable du monde, préfèrent danser tous en rond sous le pont Petit Benoît, ruban de Möbius. Vu des Roulelles (V), au solstice d'hiver le soleil « s'arrête » dans le creux, vallon du Baïs, au solstice d'été juste à la pointe de la montagne de Bergiès, deux points faciles à identifier par conséquent, là qu'homo-sapiens regardait et étudiait le ciel, avec comme points de repères les sommets des moyennes montagnes.

J'espère que cette découverte anthropologique (pas archéologique puisqu'il n'y a pas la moindre trace d'intervention humaine) vous engagera à en savoir beaucoup plus, vous donnera l'envie de lire la suite (toutes les preuves de mes dires), un long, très long cheminement, même si parfois je bouscule énormément d'idées reçues, trop sans doute, « ébranler le dogme c'est assassiner la Patrie » Alphonse de LAMARTINE 1790-1869.

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