VIII - EN FINIR AVEC L'ESCHATON.
Les
forces de l'animal déclinent, changement d'état dont il a
conscience mais il ne s'interroge pas sur l'au-delà.
Quant à prier ce n'est pas non plus propre aux croyants. Agressée dans son terrier par le méchant renard la lapine prie, jusqu'à sacrifier l'un de ses petits. Et pourquoi « méchant » renard, lui aussi tient à la vie, dans sa lutte pour sa survie il doit se nourrir, nos indignations sont sélectives. Où est la morale, notre morale, où est la morale divine quand le vivant se nourrit du vivant, nos indignations sont sélectives. Pourquoi acceptons-nous de voir le loup manger l'agneau, le gros poisson manger le petit, l'oiseau manger le grain et, par le chasseur ? Mais aussi pourquoi vivre et pourquoi mourir ? Univers de mon coeur, tu m'exaspères ! Henri LABORIT.
Quant à prier ce n'est pas non plus propre aux croyants. Agressée dans son terrier par le méchant renard la lapine prie, jusqu'à sacrifier l'un de ses petits. Et pourquoi « méchant » renard, lui aussi tient à la vie, dans sa lutte pour sa survie il doit se nourrir, nos indignations sont sélectives. Où est la morale, notre morale, où est la morale divine quand le vivant se nourrit du vivant, nos indignations sont sélectives. Pourquoi acceptons-nous de voir le loup manger l'agneau, le gros poisson manger le petit, l'oiseau manger le grain et, par le chasseur ? Mais aussi pourquoi vivre et pourquoi mourir ? Univers de mon coeur, tu m'exaspères ! Henri LABORIT.
Intelligence
de l'arbre, « La vie secrète des arbres », remarquable
ouvrage de Peter
VOHLLEBEN, ingénieur
forestier et écrivain allemand né en 1964, qui a observé que les
arbres de sa région communiquent les uns avec les autres en
s'occupant avec amour de leur progéniture, de leurs anciens et des
arbres voisins quand ils sont malades. Le vivant se nourrit de
vivant, faudrait-il que nous en soyons réduits à la nécrophagie
Nous
ne vivons que pour maintenir notre structure biologique, nous sommes
programmés depuis l'œuf fécondé pour cette seule fin, et toute
structure vivante n'a pas d'autre raison d'être, que d'être.... La
vraie famille de l'Homme, ce sont ses idées, et la matière et
l'énergie qui leur servent de support et les transportent, ce sont
les systèmes nerveux de tous les hommes qui, à travers les âges se
trouveront « informés » par elles. Alors, notre chair peut bien
mourir, l'information demeure, véhiculée par la chair de ceux qui
l'ont accueillie et la transmettent en l'enrichissant, de génération
en génération.....Le
tragique de la destinée humaine ne vient-il pas de ce que l'homme
comprend qu'il en connaît assez pour savoir qu'il ne connaît rien
de sa destinée, et qu'il n'en connaîtra jamais suffisamment pour
savoir s'il y aura autre chose à connaître....L'humanité a un
destin étoilé qu'il serait bien dommage de perdre sous le fardeau
de la folie juvénile et des superstitions infondées
Henri
LABORIT.
Et
si le paradis était sur terre et nulle part
ailleurs, c'est bien le droit aussi des athées
de le penser, personne là encore n'est parvenu à le
démontrer, question de croyance, c'est en tout cas la survie de
l'humanité qui doit être la priorité, quelle importance
les vieillards dont je suis, c'est aux jeunes générations et à
celles à venir que l'avenir doit appartenir, comment sur ce point
peut-il y avoir débat éthique ?
Le
fait que vous m'adressiez ce courrier démontre que vous m'avez sans
doute lu sur le site du CF2R ou dans un journal. Je tiens d'abord à
vous en remercier. Je ne serai pas aussi long que vous, mais, sur le
fond, je pense un peu comme vous (en dehors du côté un peu
"complotiste" sur les Franc-maçons - je
précise tout de suite que je n'en fait pas partie mais,
certes, j'en ai rencontré à certaines occasions -). La bataille
contre le terrorisme salafiste-djihadiste doit d'abord se situer au
niveau des idées, et notre civilisation judéo-chrétienne qui
a tourné au matérialisme-individualiste se trouve bien en
peine pour proposer aux jeunes en recherche d'absolu (c'est
généralement le cas de tout jeune bien constitué) une cause qui
guide leurs pas. Le salafisme, lui, donne des réponses aux
interrogations de certains. Cela dit, je ne pense pas que ce soit
leur "finitude" qui les guide car, quand on est
jeune, on se croit immortel. Il n'y a qu'avec l'âge que cette
notion devient prégnante et certes terriblement angoissante. Par
contre, le salafisme apporte la notion de "rédemption" à
certains, ce que le catholicisme faisait autrefois... Et
cette cause à opposer au salafisme, je ne suis pas assez compétent
pour la définir car c'est là un travail qui doit se faire
collégialement entre politiques, hommes de
foi, sociologues, philosophes et autres penseurs.
Cordialement.
Alain
RODIER, ancien officier supérieur des services de renseignement
extérieurs, directeur de recherche au sein du Centre Français de
Recherche sur le Renseignement (CF2R), chargé de l'étude du
terrorisme et de la criminalité organisée.
Très
discutable, c'est généralement vers l'âge de cinq ans que l'enfant
comprend que c'est inéluctable, pour lui aussi. Les
jeunes
portent aussi un regard très critique sur leurs parents, qui se
tuent au travail et oublient de vivre, si c'est ça le bonheur !
Le
suicide est la seconde cause de mortalité chez les jeunes après les
accidents de la route, sans compter le « suicide lent »,
tabac, alcool, drogue, en France plus qu'ailleurs, faut-il qu'ils
soient désespérés.
Raïssa OUMANSOFF (1883-1960), exilée
à New York durant la deuxième guerre mondiale, raconte qu'à
l'âge de 25 ans elle avait compris l'angoisse métaphysique qui mena
ses jeunes contemporains européens jusqu'à la crise suicidaire, car
elle-même et son ami Jacques MARITAIN avaient vécu
une expérience semblable de la mort face à l'absurdité d'une
existence où la cruauté des uns créait, ignorait et aggravait la
misère des autres. Comme d'autres de ses amis, le jeune couple avait
envisagé la solution du suicide comme expression de « leur libre
refus » d'une société qui leur rendait « impossible de vivre
selon la vérité ». Plus tard elle déclara que cette angoisse
métaphysique, pénétrant aux sources mêmes du désir de vivre, est
capable de devenir un désespoir total, et d'aboutir au suicide. « Je
crois qu'en ces dernières et sombres années, en Autriche, en
Allemagne, en Italie, en France, des milliers de suicides sont dus à
ce désespoir, plus encore qu'à l'excès des autres souffrances
endurées dans le corps et dans l'âme ».
C'est
le mal-être qu'il faut soigner, et d'abord celui des adultes qui
tentent d'oublier la mort par une boulimie de travail, mais qui une
fois à la retraite se retrouvent devant un vide, sidéral. 64
% des Français se reconnaissent comme catholiques, mais 4,5% d'entre
eux seulement vont à la messe chaque dimanche soit à
peine 3 % de la population. La proportion est beaucoup plus
importante en EHPAD, messe le mercredi et sur grand écran le
dimanche, beaucoup de pensionnaires sont abonnés au journal
local, la première rubrique qu'ils consultent est la nécrologie. Ils
se réfugient dans les souvenirs d'enfance, Adam et Éve
point final, ce n'est pas à leur âge qu'ils vont se remettre en
question.
L’ancienne
alliance est rompue ; l’homme sait enfin qu’il est seul dans
l’immensité indifférente de l’Univers d’où il a émergé par
hasard. Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle
part. À lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres. « Le
hasard et la nécessité » Jacques MONOD.
Avec
une conscience lucide de ce que nous sommes, il est tout de même
tragique de penser que l'éducation de l'enfant est confiée aux
adultes, ne trouvez-vous pas ? C'est la raison du progrès technique
évidemment. Mais c'est aussi celle de la reproduction millénaire
des comportements sociaux les plus primitifs, de
l'institutionnalisation de la foire d'empoigne. Alors, dans cette
foire, vous pouvez apprendre à vos enfants à montrer leurs biceps,
le torse nu dans une position avantageuse. Cette attitude risque
d'impressionner les foules. Sinon, leur espace gratifiant sera sans
doute particulièrement exigu. Peut-être tenteront-ils de fuir. Mais
de quel façon ? Prendront-il le chemin de la drogue ou de l'alcool,
toxique viril comme vous le savez. Celui de la névrose ou de
l'agressivité individuelle ou collective ? Avec un peu de chance il
se pourrait que ce soit celui de l'imaginaire créateur. De toutes
façons, vous n'y pouvez pas grande chose. Avant de vouloir préparer
vos enfants au bonheur, tâchez, si vous le pouvez, de ne pas
participer à l'édification de leur malheur. C'est la grâce que je
vous souhaite, et qui a peu de chance de vous être accordée si
votre mort précoce ne leur fournit pas l'occasion de vous
transformer en un mythe, qu'ils pourront alors façonner suivant leur
désir Henri
lABORIT.
Comprendre le terrorisme n'est pas le justifier, loin s'en faut. Lorsque ces jeunes prennent conscience de leur finitude non seulement il n'ont pas le « secours » de la religion, ils n'osent en parler à personne, ils savent que leurs proches n'ont pas la réponse, qu'ils ne feraient que transmettre leur angoisse, « sois un homme nom de Zeus ». Qu'est-ce que la vie d'un homme au regard de l'immensité, même pas un grain de sable, autant en finir de suite, mettre fin à cette angoisse métaphysique qui chaque nuit les taraude, une dernière fois ils vont faire des étincelles. 80 % des candidats au djihad sont de famille athée. S'il existait une organisation terroriste rationaliste ils en seraient.
« Secours »
entre guillemets car les religions sont loin d'être exemplaires.
Combien de juifs, de protestants, de roms assassinés bien avant les
deux grandes guerres mondiales. Même la bête immonde a d'abord
été un bébé innocent dans son berceau, de quoi interpeller toutes
les mamans et tous les peuples. C'est sur cette pulsion de mort,
cette angoisse métaphysique que l'islam radical bâtit son fonds de
commerce, mais c'est bien nous qui lui fournissons la « matière
première », en laissant nos jeunes désœuvrés, sans espoir.
Éradiquer
Daech ? Le phénix renaîtra des ses cendres. Bande
à BAADER, guérilla
urbaine qui opéra en Allemagne de l'Ouest de 1968 à 1998, action
directe, groupe terroriste anarcho-communiste 1979-1987,
nous avons la mémoire courte, c'est aussi devant notre porte que
nous devons balayer.
Tant
que nos sociétés ne changeront pas, tant que le fossé entre riches
et pauvres se creusera il y aura le terrorisme. Qui pour comprendre
la souffrance d'une mère qui voit l'enfant qu'elle a porté mourir
de faim dans ses bras, ses proches crient « vengeance ».
La
sensation fallacieuse de liberté s’explique du fait que ce qui
conditionne notre action est généralement du domaine de
l’inconscient, et que par contre le discours logique est, lui, du
domaine du conscient. C’est ce discours qui nous permet de croire
au libre choix. Mais comment un choix pourrait-il être libre alors
que nous sommes inconscients des motifs de notre choix, et comment
pourrions-nous croire à l’existence de l’inconscient puisque
celui-ci est par définition inconscient ? Comment
prendre conscience de pulsions primitives transformées et contrôlées
par des automatismes socio-culturels lorsque ceux-ci, purs jugements
de valeur d’une société donnée à une certaine époque, sont
élevés au rang d’éthique, de principes fondamentaux, de lois
universelles, alors que ce ne sont que les règlements de manœuvres
utilisés par une structure sociale de dominance pour se perpétuer,
se survivre ? Henri
LABORIT.
Edvard MUNCH 1863-1944 |
Nous
avons connu le plein emploi, pour la plupart nous avons pu accéder à
la propriété, il faudrait maintenant que nos enfants soient
sacrifiés pour préserver notre petit confort, nous les
avons mis au monde pour mieux les transformer en esclaves, qu'ils
procréent pour que leurs descendants paient nos dettes, même Nicolas
HULOT se demande si aujourd'hui il ferait encore des enfants.
Pour
la première fois depuis quatre ans le taux de natalité a baissé en
France, à relier au moral des français qui n'a cessé de baisser
durant la même période, et
aussi en Italie, particulièrement en Toscane. Suicide
collectif, comme à l'île de Pâques ?
Michel
ONFRAY dans
son dernier ouvrage, « faire des enfants c'est les
condamner à mort », ou comment enfoncer une
porte ouverte là encore.
A-t-il
seulement déjà regardé le visage rayonnant d'une femme
enceinte, ravie bien sûr de donner la vie, mais apaisée aussi
de savoir qu'après elle la vie continuera. Si plus personne ne
fait d'enfants nul besoin de s'inquiéter pour le climat. Si
certains croient voir le bout du tunnel c'est sans doute que ces
premiers de cordée l'ont pris à reculons ou à l'envers.
Tes
écrits sont vains Michel, adepte de la méthode COUÉ, né
le 1er janvier 1959, en plein baby boom, père ouvrier agricole
et maman abandonnée bébé, femme de ménage, pardon, technicienne
de surface, penses-tu que tu en serais là aujourd'hui si toute une
génération d'après-guerre n'avait pas consenti de lourds
sacrifices pour donner un monde meilleur à leurs enfants ? Le
réfrigérateur, la machine à laver, la télé, la voiture, les
soixante-huitards dénonçaient déjà la société de
consommation, mais ne dit-on pas encore qu'ils étaient
attardés, qu'ils sont ringards ?
Peut-être
aurait-il fallu que tu naisses en février 1952, de père ingénieur
et de mère antiquaire, comme Daniel BALAVOINE disparu
tragiquement le 14 janvier 1986 :
Qui
ose dire qu'il peut m'apprendre les sentiments - Ou me montrer
ce qu'il faut faire pour être grand - Qui peut changer ce que
je porte dans mon sang - Qui a le droit de m'interdire
d'être vivant - De
quel côté se trouvent les bons ou les méchants - Leurs
évangiles ont fait de moi un non croyant - La
vie ne m'apprend rien - Je voulais juste un peu
parler, choisir un train -
La vie ne m'apprend rien - J'aimerais tellement m'accrocher,
prendre un chemin - Prendre un chemin - Mais je n'peux
pas, je n'sais pas - Et je reste planté là - Les
lois ne font plus les hommes - Mais
quelques hommes font la loi -
Et je n'peux pas, je n'sais pas - Et je reste planté là.
En
quelques lignes il en a dit bien plus que toi. Si la mort, si
TA mort te taraude à ce point, ce qui
explique ta boulimie (cent ouvrages), pourquoi, pour
qui avoir créé l'Université Populaire de Caen en 2002,
l'enseignement de l'École de la République ne te convenait plus ? Si
comme l'homme aux cent-cinquante acquittements et bien
d'autres vous vous tuez au travail pour oublier la
grande faucheuse ne dégoûtaient pas les autres de la vie. Une
vie ne vaut rien, rien ne vaut une vie André
MALRAUX
1901-1976.
Tu
compatis, évidemment tu avais prévu le mouvement des
Gilets jaunes, tu prônes le dialogue, mais si quelqu'un prend la
peine de t'écrire pas de réponse, même lapidaire, même pas
d'accusé-réception, par politesse. Tu oublies également que
près de quatre millions de français n'ont pas de boulot, à quoi
doivent-ils, à quoi peuvent-ils penser, faut-il
qu'ils se contentent de lire tes ouvrages abscons, et
comment tuer le temps sans argent, comment se payer le
théâtre ou le cinéma, et sans un minimum de culture se
rendre dans les musées ou à la bibliothèque municipale.
L'École
de la République devrait apprendre... à apprendre, toute la vie, et
aborder toutes les religions, sans prosélytisme, afin de nous
« déformater », pas simple depuis la Loi du 9 décembre
1905 j'en conviens, enseignants bouffeurs de curés devant l'Éternel,
ce qui pose aussi la question des écoles dites « Libres », mais
aujourd'hui l’École doit-elle
uniquement
apprendre un métier qui tôt ou tard deviendra obsolète, qu'il faut
pouvoir en changer. Pour quand les écoles
Pernod-Ricard ?
Génération
d'après guerre, qui depuis un demi-siècle monopolise le pouvoir,
rechigne à le quitter (come-back des septuagénaires aux
États-Unis), aucune dans l'histoire n'a eu autant de privilèges,
probablement aucune autre à l'avenir. Et ce sont ces
soixante-huitards (attardés ?), devenus vulnérables, qu'il
faudrait protéger en priorité, ces adeptes du toujours
plus, responsables de ce monde qu'ils vont laisser,
pas touche à leurs acquis, leur fonds de
commerce, alors qu'ils n'en ont pas le mérite,
là encore c'est grâce aux luttes de leurs ancêtres qui
ont travaillé dur, ont consenti d'importants sacrifices, uniquement
pour qu'eux connaissent un monde meilleur.
L'activité
la plus haute, cultiver son esprit, son âme pour
certains, réservée à une minorité bien sûr. Réserver
le droit de vote aux plus instruits, va-t-on rechercher ce qu'ils
lisent, Minute, Voici ou les Échos, vérifier s'ils regardent TF1 ou
ARTE ? Quant aux femmes, six parmi vingt intervenants de
l'Université de Caen, encore bien du chemin à parcourir pour la
parité.
Ces
jeunes qui ne respectent plus rien, brûlent les véhicules, et les
médias qui nous montrent de pauvres gens qui ne peuvent plus se
rendre à leur travail. Pourquoi eux ? Parce qu’ils ne peuvent
s’en prendre aux nantis, dans leurs immeubles
sécurisés, mais ils ont les mêmes « valeurs », la
voiture, symbole de la société de consommation à laquelle ils ne
peuvent accéder. Parfois manipulés c’est vrai, par des
nostalgiques de 68, changer la société par la rue avant d’en
passer par les armes. Le système politique ne repose plus que sur la
peur.
Tout est
bon désormais pour peu qu'il y ait profit, que vite nous
achetions le dernier smartphone qui siphonne, de
préférence chez Amazon, valorisé à 900 milliards de
dollars, lequel ne tire pas ses profits de
son activité commerciale mais principalement du "cloud
computing", mettant en danger la démocratie, la souveraineté
des états.
Pourquoi
payer des impôts quand les politiques en font un si mauvais
usage, Jeff
BEZOS,
l'homme le plus riche du monde, qui est-il pour juger, sans doute le
nouveau messie, la terre ne lui suffit plus, c'est l'univers qu'il
lui faut, fusée
Blue Origin avec laquelle il se propose d'offrir le tourisme spatial
aux terriens, ils pourront y créer un monde meilleur, pas d'indiens
à expulser, mais gageons que la planète sera devenue invivable
avant qu'ils y parviennent, le
Grand Théâtre du Monde de William
SHAKESPEARE (1564-1616) aura
définitivement baissé le rideau.
"Le tiers
état pousse les caddies dans les hypers des multimilliardaires
qui prélèvent leur dîme comme les fermiers généraux de
l’Ancien Régime, la famille MULLIEZ et Michel-Edouard
LECLERC vont sans doute appeler à manifester avec les GUEUX en
guenilles."
Germinal,
petits commerçants qui exploitaient les mineurs et criaient haro sur
le mouvement Coopératif naissant, lui-même liquidé dans les années
quatre-vingt par les nouveaux temples aux champs, carrefours et
rond-points aux frais de la collectivité, vider le centre ville la
semaine ne leur suffisait plus (nouvelle insécurité), il leur
fallait maintenant ouvrir le dimanche, vider les Églises pour
remplir les leurs. Rien ne se perd rien ne se crée tout se
transforme, tout s’assemble, se conjugue, ce « codevi »,
la ménagère de moins de cinquante ans et les petits commerçants
savent bien que les économies qu’on prétend offrir passent dans
les frais de voiture. Plus personne ne croit en rien, sauf les
enfants, ah ris beau c’est beau la vie, voilà la nouvelle hostie
qu’on te consacre, il te suffit d’ouvrir le paquet avant de
passer à la caisse, code barre 666, et pour tes parents, les
spiritueux plutôt que le spirituel.
Seule
la décroissance peut sauver la planète, dans le respect de tous les
peuples, avec une seule alternative, trop de bouches inutiles à
nourrir, faire disparaître des milliards d'individus. Loin
d'être inenvisageable quand le monde devient
farce, grand-guignolesque, qu' Ubu devient roi, que
l'homme se transforme en machine et les robots en êtres
pensants, mais quoi au juste, qui programme et pour quelle
finalité ? Trop de fonctionnaires, combien de plafonds vont
encore s'effondrer faute de contrôles, qui sait si demain les
juges ne seront pas remplacés par des algorithmes ? L'absurde
n'est pas dans l'homme ni dans le monde, mais dans leur présence
commune Albert
CAMUS.
"La
technique ne sauvera pas le monde" Dans son souci
de « parler
vrai », Philippe
BIHOUIX consacre un chapitre de son essai à la question
démographique. Le sujet est miné, l’auteur le sait et, s’il
n’épargne pas les démographes français et leur discours
lénifiant, c’est avec une prudence de chat qu’il
l’aborde. Évitant toute prise de position idéologique, il se
contente de montrer, données chiffrées à l’appui, que notre
monde arrive à « saturation » et
que cette dernière « est un facteur explicatif de
nombreuses dégradations environnementales ». « Ce sont
la saturation et la densité qui (…) impliquent des travaux
d’infrastructure et des équipements plus coûteux, requièrent
l’utilisation accrue de ressource et de travail humain »,
rappelle-t-il.
Mais
autant laisser la décroissance à nos enfants et petits enfants,
avec la dette, et merde, j'ai travaillé toute ma vie, à
eux de payer ma retraite et si possible mes vacances aux Seychelles.
Et puis, le messie ne devrait-il pas revenir pour les sauver
? N'attendez
pas le jugement dernier. Il a lieu tous les jours Albert
CAMUS.
J'ai
beaucoup de considération pour André GLUCKSMANN,
philosophe et essayiste 1937–2015, et de sympathie pour son
fils Raphaël, né en 1979, mais ce dernier se trompe en voulant
créer un parti politique... de gauche, quand on sait que beaucoup
dits de droite ont le cœur à gauche, tandis que certains
socialistes en peau de lapin y placent le porte-feuille.
Ce
qui est ici inédit et potentiellement « historique »,
c’est que la plupart des gouvernements ont choisi d’arrêter
l’économie pour sauver des vies Jean-Baptiste
FRESSOZ,
historien des sciences, des techniques et de l'environnement. Lors de
cette interview à Basta (2 avril) il rappelle que durant
l’hiver 1969-70 une grippe venue de Hong-Kong avait fait
33 000 morts en France, essentiellement des personnes
âgées, et ce dans la plus totale indifférence.
15 à
20 000 décès, surmortalité constatée après quinze
jours de canicule, qui là encore touche les plus
âgés, épiphénomène par conséquent, pas de
quoi en faire la Une et faire rentrer les
vacanciers, sauf que le 11 août 2003, Jean-François
MATTEI, ministre de
la santé, a l'indécence de prendre la parole en petit
polo noir de sa résidence de secondaire dans le Var,
en duplex au 20 Heures de TF 1, une aubaine pour la presse
people en mal de papier. Son cabinet savait pourtant que les
funérariums d'Ile-de-France étaient débordés. « Tandis
que les uns dorent doucement sous le soleil des vacances, d’autres
meurent sur leur lit d’hôpital »
titrait Ouest-France le
12 août, « depuis
environ huit jours le nombre d’enterrements est beaucoup plus
important » indiquait un
représentant des Pompes funèbres générales à Rennes
(Ouest-France le
13 août), tandis qu'en Ille-et-Vilaine les
PFG avaient constaté une hausse de 20 % de leur
activité, « jeudi
va être très chargé avec neuf enterrements dans la journée, soit
le double d’une journée normale. »
En région parisienne une tente réfrigérée sera montée
pour accueillir des corps aux abords d’un funérarium de Longjumeau
qui était saturé, un hangar réfrigéré du marché
de Rungis servira de chambre mortuaire. « En
ce moment, nous procédons à sept crémations par jour, c’est
presque le double de l’habitude et c’est le maximum qu’on
puisse faire » déclarait un
responsable du crématorium du Mans.
La Garonne au régime sec |
Deux
ans après la canicule, en 2005 dans VSD, Jean-Marc
SYLVESTRE, né
le 29 octobre 1946 journaliste de presse économique, « le
libéralisme est le meilleur système. La guerre économique fait
moins de victimes que les guerres militaires ou
religieuses ». Jean-Michel
APHATIE, né
le 8 septembre 1958 chroniqueur RTL, en 2006, « la
France se retrouve aujourd’hui lourde de 4,7 millions de
fonctionnaires, record d’Europe, du monde et de l’Univers, pour
la stratosphère seule Pluton fait mieux ». 2012 Axel
de TARLÉ, journaliste spécialiste de l'économie, « nous
voulons la retraite à 60 ans ? Très bien, mais alors il faut
"arbitrer", comme on dit. Il faut faire des économies
ailleurs, sur les dépenses de santé, d’éducation, de chômage… ».
2020 Éric
LE BOUCHER des
Échos, né
le 26 mai 1950 « les
grèves à l’hôpital ou celle du 5 décembre portent, une fois
encore, sur "l’insuffisance des moyens". Avec 56 %
du PIB, la France est au premier rang de dépenses publiques. Ce
"pognon de dingue", comme dit M. Macron, est amassé
chaque année par des prélèvements croissants aux dépens de la
compétitivité du pays. Qui peut imaginer sérieusement qu’il est
souhaitable et possible de poursuivre indéfiniment dans cette
voie ? ».
Les
voilà devenus gauchistes, des fois que les médias
oublieraient de les consulter. Il leur avait sans doute échappé
que les retraités étaient aussi de grands consommateurs. Il y
a quelques années encore, les anciens étaient pris en charge par
leurs enfants, heureusement qu'ils sont là aujourd'hui
pour maintenir le tissu social, héberger leur progéniture
qui ne trouve pas à se loger, pour garder les petits enfants, tous
ne partent pas en croisière, tous ne disent pas après moi le
déluge.
La
Suède et les Pays-Bas n'imposent pas le confinement sans qu'à
l'origine cela pose débat, l'avenir dira s'il s'agissait
d'une mesure de bon sens, le remède pire que le mal. Le
Royaume-Uni et les États-Unis avaient également fait
ce choix, c'est uniquement le cynisme de Boris
JOHNSON et Donald TRUMP qui explique la
volte-face, ils avaient annoncé d'emblée qu'ils entendaient
privilégier l'économie, soulevant l'indignation bien au delà
de leurs frontières.
Mais
il y a une autre raison qui explique le choix de la plupart des pays
européens ; le mouvement des gilets jaunes, apparu en octobre 2018
suite à l'augmentation du prix des carburants automobiles issue de
la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits
énergétiques. Rapidement d'autres pays vont devoir faire face à
des manifestations identiques, contre cette fois l'allongement de
l'âge de la retraite, le prix des mutuelles, l'immigration etc., le
prix des carburants devenait secondaire.
La communication
n'est pas une science exacte, il est toujours très dangereux de
jouer avec les symboles, c'est souvent un « détail »
qui déchaîne les foules, fait naître les révolutions, les
politiques devraient le savoir. Les néerlandais sont plus
pragmatiques, l'âge de la retraite a été porté à 67 ans
sans manifestations importantes, 64 ans en France on frôle
la guerre civile.
La grève
des mineurs de 1948 est marquée par un important dispositif
répressif, dont l'usage massif de l'armée et des blindés, et par
d'importantes violences de la part de la police et de l'armée, et de
la part des mineurs (contre la police et entre grévistes JAUNES (1).
Elle se solde par un important échec pour le mouvement ouvrier, le
gouvernement ne cédant que sur des revendications marginales, et les
grévistes comptant plusieurs morts, des milliers de blessés, près
de 3 000 licenciements de mineurs, et des centaines de
condamnations à la prison ferme.
(1)
Le « syndicalisme JAUNE », connu également sous les
appellations de mouvement jaune, syndicats jaunes, les
jaunes ou « droite prolétarienne », mouvement
syndicaliste français, connu également sous cette dénomination
dans d'autres pays, tant francophones qu'anglophones « yellow
unions », et en Italie aussi « i gialli ».
Cette
forme de syndicalisme (constitué en opposition aux syndicats
« rouges » socialistes ou communistes) ,refuse certains
modes d'action comme la grève et l'affrontement avec le patronat.
JAUNE a pris un sens péjoratif, désignant les « traîtres ».
Au Moyen-âge les juifs et les lépreux cumulaient, chiffon jaune et
rouge.
Dans
les années trente et quarante une grève se préparait, les mineurs
faisaient des provisions, mais aujourd'hui, huit jours de grève les
factures tombent, électricité, eau, gaz etc., et comme les magasins
travaillent en flux tendu en quelques jours les rayons sont vides.
Les français se contentent donc de soutenir, moralement et parfois
financièrement, grève par procuration.
Chaque
génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La
mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais ma tâche est
plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se
défasse Albert
CAMUS.
Comme
au bon vieux temps de la Belle Époque nous réagissons encore et
d'abord aux symboles, en particulier les jeunes, les étudiants,
comme les Gilets jaunes, comme mon chien qui sait quand je suis en
colère, mais de là à nous considérer comme des primates !
Trop
de revendications mal exprimées, autant demander à un sourd
pourquoi il n'entend pas, à un malade de poser le diagnostique
et de se soigner lui-même.
Les politiques n'ont donc pas fait
preuve de plus d'empathie en faisant passer l'économie après les
soins aux plus vulnérables, et il est illusoire de penser
que des mesures coercitives sont plus faciles à mettre en œuvre
dans les pays totalitaires, c'est tout simplement qu'il était devenu
impossible de les prendre en Europe, mais aussi en Amérique latine ;
et si les gilets jaunes revenaient, avec les blouses blanches,
cela pourrait faire sauter les gouvernements, mettre la démocratie
en péril.
Pire
encore, c'est tardivement qu'il est apparu que le Covid-19 ne
touchait pas seulement les plus vulnérables, et si les autres
allaient aussi être sacrifiés, si les soins et le matériel
médical étaient réservés aux nantis, de quoi alimenter les thèses
complotistes, jeter à nouveau le discrédit sur la classe
politique, pourquoi ministres et députés pouvaient-ils avoir accès
aux masques, aux tests de dépistage et pas tout un chacun.
Le
Covid va peut-être
changer
le regard sur la mort. Onze ans d'acharnement thérapeutique
pour Vincent
LAMBERT,
probablement qu'une majorité de français crierait aujourd'hui au
scandale. Ce qui est effrayant, pour certains, c'est que l'on meurt
dans l'indifférence, un parmi tant d'autres, un grain de sable
perdu dans l'univers, même les proches ne peuvent pas faire le
deuil.
"Dégagisme"
qui en mai 2017 permet à Emmanuel MACRON d'arriver au
pouvoir, cela semble aussi avoir été en partie oublié. Opposants
qui avec la pandémie espèrent se refaire une santé, devenir en
2022 calife à la place du calife, ils se trompent lourdement.
Responsables
mais peut-être pas coupables, génération baby-boom née avec
le plan MARSHALL, 16,5 milliards de dollars de prêts (173
milliards équivalent 2019) accordés aux différents États de
l'Europe pour aider à la reconstruction des villes et des
installations bombardées lors de la Seconde Guerre mondiale, avec en
contrepartie l'obligation d'importer pour un montant équivalent
d'équipements et de produits américains, programme qui visait
à maintenir le plein emploi aux États-Unis, lesquels avaient connu
pendant la guerre une forte croissance industrielle et peu de
dommages.
Les
réparations exigées de l'Allemagne après la Première Guerre
Mondiale avaient fait naître un sentiment d'injustice, terreau du
nazisme, les américains craignaient que la situation dramatique des
pays européens fasse le lit du discours communiste, le PCF et le PCI
(Italie) remportaient des succès électoraux. Y aurait-il eu ce
« programme de rétablissement européen » sans la guerre
froide, en tout cas, beaucoup d'analystes estimaient à
l'époque que le plan Marshall impliquait une dépendance
économique, avec en corollaire une soumission culturelle, esthétique
et philosophique, la défense de l’identité culturelle
française face à la mondialisation de la communication est toujours
d'actualité. Sans l'implication
de la puissance publique dans le soutien à la création
cinématographique, contraire aux accords internationaux, la
France serait au même point que l'Italie, le Royaume-Uni et bien
d'autres, de même pour la littérature sans la Loi du 10 août
1981.
Durant
la Première Guerre Mondiale l'opinion américaine était neutre,
mais lorsque l'Allemagne a décidé de reprendre la guerre
sous-marine contre tout navire commercial se dirigeant vers la
Grande-Bretagne, qu'elle a offert une alliance militaire au
Mexique, ce qui va outrager nombre d'américains, le 6
avril 2017 le congrès américain a voté la
déclaration de guerre à l'Allemagne ( près de trois ans après le
début de la guerre en Europe, 28 juillet 1914), autorisant « une
guerre pour mettre fin à toutes les guerres qui rendrait le monde
sûr pour la démocratie ».
Dans les
années 1930 les États-Unis suivaient encore une
politique isolationniste sur le plan diplomatique et économique,
le pays se refermait sur ses frontières. Le Congrès
américain n'envisageait pas de s'engager dans la guerre
auprès des Alliés, malgré la volonté du
président ROOSEVELT, mais en
mars 1941 la loi dit prêt-bail favorise l'exportation de matériel à
destination du Royaume-Uni et de l'URSS. Il faudra quand
même attendre le 7 décembre 1941 pour que les
États-Unis déclarent la guerre au Japon et aux puissances de
l'Axe, après l'attaque-surprise du port de Pearl Harbor
par l'aviation japonaise.
Prime
pour ceux qui peuvent encore travailler, et pour quoi faire... un
voyage aux Seychelles ? Les grands de ce monde se veulent à la
barre du Titanic, incapables de voir qu'il prend déjà l'eau
de partout, c'est bien avec un nouveau plan, l'argent
« miracle », qu'ils espèrent sortir de cette
crise du Covid 19, l'histoire, un éternel recommencement disait MARX, si
on ne la connaît pas on n'en tire pas la leçon. Ils restent
cloîtrés dans leur palais, peu à peu déserté, pétrifiés,
personne n'avait imaginé ce scénario catastrophe, pas même les
collaspologues, "on
vit une crise cardiaque du modèle industriel globalisé.... cette
crise, je ne l’ai pas vue venir, alors que je la connaissais en
théorie » Pablo
SÉVIGNE théoricien de l'effondrement.
Pour Gilles
SACAZE,
ancien de la DGSE, et Sébastien
PIETRASANTA,
né le 7 août 1977 ancien député,tribune du Nouvel Obs :
Et
si la pandémie n’était que le déclencheur d’une vaste crise
débouchant sur un effondrement partiel ou total d’un État
fragile, d’un continent désuni, ou simplement d’un modèle
économique et sociétal ? L’individualisme, notre
boulimie du confort érigée en modèle de société ont mis à mal
notre capacité de résilience individuelle et collective… En
aggravation et agissant sur la crise comme des précipités
chimiques, l’ultra mondialisation et la cyberdépendance ont
désarmé l’Europe et les États-nations en les privant de
leviers majeurs et de leurs capacités à fonctionner en mode
dégradé. Nos forces de sécurité sont également touchées
par l’épidémie et sont diminuées humainement et par manque
d’équipements. Ne parlons même plus des hôpitaux débordés et
submergés. Face à cette situation, il peut être redouté que
certaines zones, notamment urbaines, échappent au contrôle de
l’État en cas de pénurie alimentaire. Pillages, exactions,
criminalité redoubleront. En France, la reprise en main est
certaine, mais pour des forces de police mal préparées, elle
prendra du temps.
Pays
arabes divisés, là où l'écart entre riches et pauvres est le plus
important, les américains seront-ils en mesure de proposer une
nouvelle Pax Américana, ou la guerre de cent ans va-t-elle se
résoudre d'elle-même ? Quand l'Armée est touchée la
paix dans le monde est plus que jamais menacée, nous marchons sur
des œufs, pas à l'abri d'une bavure, comme en 1962, missiles à
Cuba. En 2018 les dépenses militaires dans le monde
représentaient 1565 milliards d'euros soit plus de 4
milliards/ jour. Quant à relocaliser, une utopie, il
faudrait une volonté, une gouvernance mondiale, mais pour la France,
d'abord sauver Air France et Airbus.
Économie
qui ne peut survivre que par la consommation, par la croissance et
donc aussi celle de la population, alors que nous sommes
déjà trop nombreux, que les ressources de la terre s'épuisent. Un
avant et un après Covid-19, il faut se préparer à d'importants
bouleversements, à un changement de société, sauf que peste,
choléra, vache folle, grippe espagnole, H1N1 et H5N1 n'ont
pas changé ce monde, loin s'en faut. 38 millions de personnes
infectées du sida en 2018, 770 000 décédées de maladies liées au
sida, nous avons la mémoire courte.
Pour
la grande majorité de nos contemporains, « il faut
que ça change... pour que tout redevienne vite comme
avant », on coupe la tête d'un roi pour le remplacer par un
autre, Chemises Rouges de Giuseppe
GARIBALDI qui
après avoir combattu pour les opprimés se sont mises au service du
nouveau roi, que pouvaient-elles faire d'autre, elles ne savaient que
se battre. « Révolution » qui de nouveau sera
récupérée par les mêmes. Quand « l'ennemi
invisible » sera vaincu, non seulement tôt ou
tard un autre arrivera, personne n'en doute, un tentacule
est coupé un autre repousse,nous
retomberons dans les mêmes travers, une frénésie de consommation
comme il en arrive après de grands sacrifices, d'importantes
privations. L'économie ne changera pas, pseudoscience peuplée
de charlatans, comme l'astrologie, la psychanalyse et
l'onirologie.
Il y
a une autre cause à nos maux : Si le système capitaliste s'est
considérablement développé avec la révolution industrielle, il
est né avant, bien avant, en même temps que les
religions. Comment faire travailler les hommes au delà de la
satisfaction de leurs besoins essentiels si ce n'est en leur donnant
la pétoche, s'ils triment ils gagneront un monde meilleur, le
paradis... peut-être, pour le plus grand profit des gourous puis des
multimillionnaires, devenus prophètes, pour qui Mars serait
l’Eldorado où envoyer les premiers de cordée, puisque les
terriens ne sont pas raisonnables, les nazis avaient le même
objectif avec la « race » aryenne.
Ce
ne sont pas les croyances qui sont néfastes, pour la plupart
respectables elles permettent à certains de donner un sens à
leur vie (à
ce jour personne n'est parvenu à prouver l'existence de Dieu ni son
inexistence, d'une force invisible qui conditionnerait nos
comportements), ce sont les dogmes, les certitudes des religieux,
toutes chapelles, qui nous pourrissent la vie. Coronavirus transmis
par des sectes évangéliques (Mulhouse, Corée du Sud, États-Unis),
orthodoxes qui en Israël refusent de se protéger et de fermer les
écoles, la punition n'est-elle pas divine ? Combien de croyants
non pratiquants, qui par miracle (c'est évident) auront
échappé à la mort, vont-ils se tourner vers leur dieu(x), ou ses
saints, persuadés que leur prière a été entendue, combien
d'athées et agnostiques convaincus dans leur for intérieur
que leur ange gardien les protège, leur bonne étoile. Scientifiques
qui ont leurs limites (chacun est aujourd'hui expert dans son
petit domaine, peu ont une vision holistique), et le
reconnaissent, les discours délirants explosent, les
sectes s’adaptent et surfent sur la crise selon
Miviludes, c'est à un retour du cléricalisme qu'il faut
s'attendre, positionnement idéologique qui prône la
prédominance des idées religieuses et du clergé dans la vie
publique et politique. Le Covid 19 nous aura permis un grand
bond...en arrière.
« La
crise sanitaire actuelle est le pur produit du
néolibéralisme » Barbara
STIEGLER,
née
en 1971)
philosophe qui travaille en collaboration avec les milieux de la
santé, qui s'est d'abord intéressée à NIETZCHE dans
ses rapports avec la biologie et au
corps. https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine
L’un
des dogmes libéraux est que le libre-échange et l’augmentation
des transports sont indispensables à la croissance économique,
condition prétendue nécessaire et suffi sante au bien-être. En
réalité, l’accroissement
des déplacements de marchandises n’est pas un fait inéluctable,
mais une caractéristique du régime d’accumulation actuel du
capital ; il
est l’un des piliers sur lesquels ont reposé les gains de
productivité de ces dernières décennies dans l’industrie et la
grande distribution. Les méthodes modernes de gestion (« zéro
stock », « flux tendu », « juste à temps »)
multiplient les transports, qui suivent au plus près la production
et la commercialisation des marchandises. Les économies de gestion
des stocks découlent de la circulation d’un flux ininterrompu de
camions, véritables « stocks roulants ». Les bas
prix du transport résultent du dumping social
issu de sa « libéralisation », qui a transformé
certains marins et chauffeurs routiers en esclaves modernes et
s’est traduit par d’énormes hausses du trafic et le saccage de
l’environnement. Le transport aérien prend la même voie, le low
cost étant encouragé par les politiques publiques nationales et
européennes, ainsi que le transport ferroviaire, où l’ouverture
forcée à la concurrence des réseaux en Europe a conduit à imposer
la séparation des infrastructures et des services (Unbundling),
au détriment de l’efficacité technique et économique du rail,
ainsi que de la sécurité (cf. la
Grande-Bretagne). http://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-8685.html
Le
seul aspect positif de ce virus est qu'il invite l'homme à
se poser ces questions, à se remettre en question, le
seul animal qui sache qu'il doit mourir disait Henri
LABORIT, dont
les luttes journalières compétitives.... ce
que reprend à sa manière le
site https://theconversation.com/fr : L’enchâssement
des routines quotidiennes et des normes socio-symboliques
ancrées dans l'inconscient collectif va engendrer une
déstabilisation de l'ordre établi, en réaction aux nouvelles
règles instaurées depuis le début de l'épidémie. Ces changements
de pratiques sont drastiques pour les individus : les gestes
auparavant anodins ne le sont à présent plus et sont régis par une
nouvelle codification.
Pourquoi
le créateur, s'il existe (on ne peut que l'espérer ) et
quel qu'il soit, voudrait-il brutalement nous euthanasier, et
serait-il machiavélique au point de l'avoir annoncé, cela ne
résiste pas à l'analyse. Pour un nouveau paradigme, peut-être
effectivement la dernière
chance à saisir, en ce sens le coronavirus n'aura pas été
inutile. « Il
réveille l’intelligence collective ? Le
confinement, une transition vers de nouveaux modes de vie ? Le
confinement, propice à l'émergence de nouveaux rituels ? » le
rêve comme moyen d'évasion, mais en période de confinement.
Remarquable
article
d’Acrimedhttps://www.acrimed.org/Au-nom-du-pluralisme-taisez-vous qui
invite les économistes à gages, les chroniqueurs et les éditocrates
qui depuis trente ans chantent les louanges du libéralisme, à se
taire au nom du pluralisme comme de la décence la plus élémentaire.
Voilà
trente ans que les libéraux occupent tout l’espace médiatique,
chantent les louanges de la mondialisation heureuse, de l’Europe
des marchés, et de la baisse des déficits publics. Trente
années que
ces zélateurs zélés du capitalisme nous abreuvent de doctrines
libérales qui causent les crises, détruisent les emplois et
bouleversent le climat. Trente années qu’ils braillent contre
les dépenses de l’État, appellent à réduire son périmètre,
enjoignent d’alléger la pression fiscale, acclament la concurrence
et roucoulent dès que l’on réduit le nombre de fonctionnaires.
Trente années qu’ils accompagnent la casse du droit du travail,
qu’ils se félicitent des dividendes offerts aux actionnaires,
prêchent inlassablement le « mérite » des riches et des
rentiers. Trente années qu’ils accablent les travailleurs et les
plus démunis, les « tire-au-flanc » et les
« privilégiés » dans leurs médias gavés de
subventions publiques.
2003 Le
Point, Alain
DUHAMEL, né
en 1940, membre de l'Académie des sciences morales : « c’était
une erreur et une facilité de continuer comme on l’a fait le
recrutement des fonctionnaires. Là, il y a à mon avis une bastille
à prendre. Les statuts de 1945 sont des anachronismes qu’il faut
évidemment modifier. »
Combien
de ponts vont encore s'effondrer faute de contrôles ? Bah, toujours
plus de travail pour les avocats, en dix ans le chiffre d'affaires
des barreaux a doublé, il dépasse le budget de la Justice. En
économie tout est transfert, pour
habiller Paul il faut déshabiller Pierre. Sous
tous les régimes, même en démocratie, contrarier les politiques,
plus de susides.
2006 Nicolas
BAVEREZ, né
le 8 mai 1961 essayiste et avocat : « Il
y a quatre leviers simples à actionner : fiscalité simplifiée,
libéralisation du marché du travail, réforme de l’État,
réorientation de la protection sociale vers l’activité ». 2008 Élie
COHEN, né
en 1950 : « L’État
doit revoir les dépenses publiques en réduisant le nombre de
fonctionnaires ». 2020 Nicolas
BOUZOU, né
le 26 août 1976 essayiste
libéral spécialisé dans l'économie, analyste en chef de
l'institut de prévisions Xerfi :
« Nous
avons fait le choix de mettre l’économie en sommeil pour protéger
la santé des individus. Donc c’est le capitalisme qui se met au
service de la santé des gens. Le débat absolu après la crise, ce
sera la croissance. Le seul moyen de solvabiliser nos finances
publiques, ce sera la croissance. Et la croissance à court terme, ce
sera de travailler plus. »
Nous avons fait le choix ?
Mais
ces économistes à gages, ces chroniqueurs et ses
éditocrates médiocrates qui
depuis plus d'un demi-siècle pour la plupart, et pas
trente ans, louent
le libéralisme, et aujourd'hui retournent leur veste, seraient-ils
responsables et pas coupables ?
La comptabilité est leur Bible, ils n'ont du monde qu'une vision
binaire, leur science des chiffres, qu'ils veulent exacte, fait
totalement abstraction de l'humain.
Benoît HAMON |
Réinventer
l'humanité ? La
refondation anthropologique n’est prévisible et envisageable que
si une grande vague de la conscience humaine née de la solidarité
sanitaire balaie de son souffle purificateur le capitalisme mondial
et le néolibéralisme dont il a revêtu la cuirasse inégalitaire,
cruelle et impitoyable JACQUES
VINGTRAS par Jules
VALLÈS. Le
libéralisme est avant tout une erreur anthropologique » John
MILBANK.
né le 23 octobre 1952 à Kings Langley dans le Hertfordshire, théologien chrétien.